PLU de Montrouge : pour un urbanisme bio-climatique et social
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Retrouvez ci-dessous l’observation de EELV Montrouge Ă  la modification du Plan Local d’Urbanisme de Montrouge, dĂ©posĂ©e pour l’ enquĂŞte publique qui s’est clĂ´turĂ©e le 5 octobre 2022.

L’envolĂ©e des loyers et des prix des logements font qu’il est de plus en plus difficile de se loger Ă  Montrouge. Ces difficultĂ©s sont accrues pour les moins aisĂ©s qui ne peuvent par compter sur une offre suffisante de logement sociaux, la ville de Montrouge ne respectant pas ses obligations rĂ©glementaires en la matière. PlutĂ´t que d’équiper la ville en logement, la mairie prolonge la politique de construction de bureau jusqu’à l’absurde : la surabondance de bureaux par rapport aux logements, atteint dans notre ville un ratio logement-bureau de 0,37 alors que le ratio d’équilibre est fixĂ© Ă  3 (chiffre prĂ©fecture des Hauts-de-Seine).

Cette bĂ©tonisation met en lumière une autre carence : la ville de Montrouge comporte trop peu d’espace vert : avec 1,6 m² par habitant, la ville se situe en-deça des 10 m² fixĂ© par le schĂ©ma directeur de la rĂ©gion et recommandĂ© par l’organisation mondiale de la SantĂ©. Au-delĂ  de la nĂ©cessaire qualitĂ© de vie, les espaces verts sont une solution Ă  privilĂ©gier face aux Ă®lots de chaleur, dont l’intensitĂ© est directement liĂ© au rĂ©chauffement climatique en cours. Ville dense et très minĂ©rale, Montrouge est particulièrement vulnĂ©rable aux Ă®lots de chaleur.

Logement trop cher, qualitĂ© de vie insuffisante : les familles finissent par quitter la ville, ainsi que le montre l’indicateur des entrĂ©es-sorties produit par l’INSEE sur la pĂ©riode 2013-2019.

Le problème peut paraĂ®tre insoluble : on a besoin de plus de logement pour se loger et calmer les prix, et de plus d’espaces verts pour amĂ©liorer la qualitĂ© de vie et la santĂ© des habitants mais la ville est dĂ©jĂ  largement construite et n’offre guère de foncier disponible.

La rĂ©ponse de la mairie de Montrouge Ă  ce dĂ©fi se trouve dans la modification du PLU faisant actuellement l’objet d’une enquĂŞte publique. Un plan local d’urbanisme indique les orientations de la ville en matière d’amĂ©nagement, de logement, d’activitĂ© Ă©conomique, de dĂ©placement et d’espace vert. Que propose en matière d’amĂ©nagement de la ville la majoritĂ© municipale ?

Proposer de nouveaux logements n’est clairement pas une prioritĂ©, ni mĂŞme une volontĂ© de la ville : le PLU interdit la conversion de bureau en logement. La mĂŞme logique prĂ©vaut pour les nouvelles constructions en cas de dĂ©molition qui doivent comporter au moins 75 % des bureaux.

Or la ville de Montrouge abrite de nombreuses zones qui pourraient accueillir du logement, dont du logement social, et ainsi développer la mixité bureau-logement. C’est la raison pour laquelle la préfecture a émis un avis défavorable à la modification de PLU présentée par la mairie.

Au lieu de convertir l’offre pléthorique de bureau en logement, le PLU créé de nouvelle règles pour densifier les zones Umv (maison et villa), qui permet pourtant des espaces de respiration et de refuges de biodiversité.

Nous exprimons une vive inquiétude concernant la protection des rares espaces verts de la ville. Le PLU modifié permettra la « création d’ouvrage technique et d’équipement nécessaire au fonctionnement des services publics et d’intérêt collectif » sur les espaces verts à protéger. Cette disposition dégrade le niveau de protection d’espace vert qui sont indispensables à la biodiversité, participe à la qualité de vie, en particulier dans une ville sujette aux ilôts de chaleur.

Nous appelons tout particulièrement l’attention sur le projet d’extension du parc Schuman qui prĂ©voit d’abattre un immeuble pour y implanter un restaurant dont l’accès se fera par le parc. Un parc n’a pas vocation Ă  valoriser un restaurant, surtout dans une ville fortement carencĂ©e en espace vert !

Enfin, une règle nouvelle fixe Ă  40 % minimum les espaces de pleine terre sur les surfaces libres de toute construction, ce qui va dans le bon sens. On peut nĂ©anmoins regretter que cette nouvelle règle plus exigeante soit moins prĂ©cise que la prĂ©cĂ©dente ce qui en diminue la lisibilitĂ© et fragilise sa bonne application.

Au-delĂ  de la critique, nous appelons de nos vĹ“ux un PLU qui s’inscrive pleinement dans la transition Ă©cologique. Nos prĂ©conisations sont les suivantes :

– supprimer les dispositions qui interdisent la reconversion des bureaux en logement afin de combler les carences de notre commune en logement, et tout particulièrement en logement social.

-supprimer la disposition permettant la crĂ©ation d’ouvrage technique et d’équipement sur les espaces verts afin de les protĂ©ger ;

-clarifier la règle relative Ă  la pleine terre pour la rendre effective ;

-recommander un haut niveau d’isolation thermique et phonique dans toutes les nouvelles constructions, et de rehausser la performance environnementale recommandĂ©e dans les opĂ©rations de rĂ©habilitation de construction existante ;

-recommander une conception bioclimatique des bâtiments, en citant par exemple les dispositifs dits « puits canadien Â» ;

-recommander lors des opĂ©rations de construction ou de rĂ©habilitation des logements la construction de parking souterrain afin de transformer les parkings de surface en espace vert ou tout projet soutenu par les habitants et favorisant la vie de quartier ;

-recommander un coefficient d’albedo sur les toitures et les façades pour lutter contre les îlots de chaleur

-préserver la zone Umv (maison et villa) de Montrouge de la densification

-renforcer les possibilités de fonctionnaliser les surfaces de toiture terrasse en direction des énergies renouvelables, l’agriculture urbaine et la végétalisation dans un objectif écologique.

-recommander le raccordement Ă  un rĂ©seau de chaleur dans les constructions et rĂ©habilitations. Cette prĂ©conisation a un sens particulier : il n’y a pas actuellement de rĂ©seau de chaleur Ă  Montrouge, mais un projet faisant actuellement l’objet d’une enquĂŞte publique.

-sanctuariser des espaces pour les politiques d’accueil (hébergement d’urgence) et de résilience (abris climatiques) pour faire face aux évènements extrêmes susceptibles de survenir dans un monde perturbé par le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité.