Dire au revoir Ă  la ville-voiture
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Pourquoi?

La voiture structure la ville contemporaine qu’est Montrouge et accapare une grande part de son espace. Elle est source de pollutions diverses:

  • celles gĂ©nĂ©rĂ©es par sa fabrication et par celle des routes,
  • le bruit,
  • les particules nocives (exemple, PM10) dĂ©gagĂ©es par les moteurs thermiques et
  • les gaz Ă  effet de serre (dioxyde de carbone) qui rĂ©chauffent indirectement l’atmosphĂšre et les ocĂ©ans de la planĂšte.

De plus, la voiture peut ĂȘtre laide, elle occupe trop d’espace public, est impliquĂ©e dans de graves accidents et le danger qu’elle reprĂ©sente empĂȘche l’Ă©panouissement d’autres modes de transport.

Pour dĂ©polluer la ville et dans le contexte d’un changement climatique qui doit ĂȘtre combattu Ă  tous les niveaux, nous devons restreindre notre usage de la voiture et nous tourner, lorsque c’est possible, vers les transports collectifs et les mobilitĂ©s douces. C’est-Ă -dire, par ordre de prioritĂ©, la marche Ă  pied, le vĂ©lo mĂ©canique, les engins Ă  propulsion Ă©lectrique. Notre vision Ă  terme est celle d’une ville dont le stationnement en surface sur la voie publique est rĂ©servĂ© aux personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite et aux livraisons.

 

Comment?

L’extension Ă  Montrouge de la Zone Ă  Faibles Émissions (ZFE) du Grand Paris, qui interdit la circulation aux vĂ©hicules les plus polluants en fonction des pics de pollution, reprĂ©sente une partie de la solution. Le conseil mĂ©tropolitain a souhaitĂ© Ă©tendre le dispositif jusqu’au pĂ©rimĂštre de l’A86 Ă  partir de juillet 2019. Cependant, la ville de Montrouge traĂźne les pieds, Ă  l’instar d’autres municipalitĂ©s des Hauts-de-Seine comme celles de ChĂątillon ou Fontenay-aux-Roses; le conseil municipal a votĂ© en septembre le principe d’un sondage consultatif – d’un Ă©chantillon d’automobilistes montrougiens, plutĂŽt que, par exemple, des parents d’enfants se rendant dans des Ă©coles exposĂ©es au trafic de transit. Or la ZFE est une rĂ©ponse spĂ©cifique Ă  l’excĂšs dans l’atmosphĂšre de particules Ă©mises par les moteurs des voitures, enjeu de santĂ© sous-priorisĂ© qui vaut Ă  la France les remontrances de l’Union europĂ©enne. La carte d’Airparif, mĂȘme en l’absence de station de mesure Ă  Montrouge, montre l’exposition des riverains des axes de transit que sont l’avenue Pierre Brossolette, l’avenue de la RĂ©publique ou encore la D920 Ă  des niveaux excessifs de polluants comme le dioxyde d’azote (NO2).

La ZFE ne doit pas ĂȘtre adoptĂ©e seule si on souhaite diminuer la place de la voiture en ville. Elle incite en effet les automobilistes Ă  investir dans un vĂ©hicule plus rĂ©cent et Ă  dĂ©localiser ailleurs leur pollution (marchĂ© de l’occasion, etc.). Elle pĂ©nalise les plus pauvres, dont des personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite pour lesquelles les mobilitĂ©s douces ne sont pas une solution. Enfin, le contexte lĂ©gal (Cnil) interdit la systĂ©matisation des contrĂŽles automatiques, ce qui diminue grandement l’efficacitĂ© du dispositif.

C’est pour cela que nous souhaitons la complĂ©ter par des mesures visant Ă  diminuer le trafic automobile: un plan circulation et stationnement, un plan vĂ©lo et une zone Ă  trafic limitĂ©, comme il peut en exister en Italie.

Plan circulation et stationnement: limitation de la vitesse Ă  30km/h dans les rues rĂ©sidentielles, segmentation de certains axes qui n’ont pas vocation Ă  servir d’axes de transit en mettant des tronçons en sens unique. IndĂ©pendamment des problĂšmes spĂ©cifiques liĂ©s Ă  la contractualisation, au management et Ă  la performance de Streeteo et Indigo (cf. les documents mis en avant par le Collectif des montrougiens en colĂšre contre les nouveaux tarifs de stationnement (Comecs)), qui mĂ©ritent Ă  eux seuls une rĂ©Ă©valuation du systĂšme Ă  Montrouge, le stationnement doit tenir compte des revenus. Il doit cependant avoir un coĂ»t rĂ©el pour l’utilisateur de la voie publique. Le dispositif doit favoriser les voitures partagĂ©es.

Plan vĂ©lo (largement inspirĂ© du Pacte pour le vĂ©lo Ă  Montrouge de l’association MDB): les cyclistes doivent pouvoir rouler dans toute la ville. Soit ils bĂ©nĂ©ficient de pistes cyclables, y compris larges ou en double sens lorsque la rue s’y prĂȘte, soit ils roulent sur la chaussĂ©e grĂące Ă  la rĂ©duction du trafic automobile. La municipalitĂ© peut subventionner le vĂ©lo mĂ©canique et Ă©lectrique (la RĂ©gion ne soutenant que l’Ă©lectrique) et/ou rendre payant le stationnement des deux-roues motorisĂ©s sur l’espace public. Cela ne peut fonctionner qu’avec des mesures de sĂ©curisation de la pratique du cyclisme: vĂ©loboxes, marquage Bicycode, formations, implication de la police municipale, Ă©largissement de certaines pistes cyclables au format familial.

Comme à Sceaux, Massy ou Antony, il faut favoriser les cyclistes en systématisant le cédez-le-passage-cycliste-au-feu dans toutes les directions.

Il faut supprimer les bateaux qui conduisent Ă  rendre impraticables les trottoirs aux personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite. Le trottoir doit rester plan et c’est Ă  la voiture de faire l’effort de franchir un chanfrein de bĂ©ton pour entrer dans son parking.

Zone Ă  Trafic LimitĂ© (ZTL): Ă  terme, la circulation Ă  Montrouge, Ă  l’exception des axes de transit lĂ©gitimes (D906, D50, D920), doit ĂȘtre interdite aux voitures sauf exceptions gĂ©nĂ©rales (vĂ©hicules prioritaires, transports collectifs, etc.) ou particuliĂšres (personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite, etc.). Les riverains bĂ©nĂ©ficieraient, lors de l’Ă©tablissement de cette ZTL, d’une exception particuliĂšre, limitĂ©e Ă  une immatriculation, liĂ©e Ă  leur domiciliation dans la ville et limitĂ©e dans le temps Ă  quelques annĂ©es. Cette ZTL serait policĂ©e via un logiciel gĂ©rĂ© par la ville, dont les spĂ©cifications doivent ĂȘtre Ă©laborĂ©es avec les Montrougiens, qu’ils dĂ©tiennent ou pas une automobile, afin qu’ils puissent, par exemple, autoriser des exceptions temporaires Ă  la rĂšgle, gratuitement ou non. Des camĂ©ras ou systĂšmes de lecture automatique des plaques permettraient de comparer les immatriculations des vĂ©hicules prĂ©sents sur la chaussĂ©e Ă  un registre des exceptions permanentes ou temporaires.

 

Pour résumer:

  • en cas de dĂ©passement du seuil de recommandation et d’information, les vĂ©hicules les plus polluants doivent rester Ă  l’arrĂȘt (ZFE);
  • la marche et le vĂ©lo, c’est la vie et la santĂ©, plus de gens dans la rue et dans les commerces locaux;
  • la place de la voiture diminue progressivement sur toute la ville; le message est de ne pas acquĂ©rir de voiture si vous pouvez l’Ă©viter, les exceptions justifiables devant ĂȘtre gĂ©rĂ©es (ZTL).

 

Merci Ă  Pierre Toulouse (EELV Vanves) pour son expertise sur le sujet.