Cette observation se situe dans la continuité du discours écologiste en général et de celui du groupe local EELV de Montrouge en particulier, concernant les dispositifs contre la pollution automobile dont la zone à faible émissions (ZFE). (1)
La ZFE doit constituer une brique d’un dispositif plus large visant un recul massif de l’usage de la voiture à Montrouge, seul à même de répondre aux besoins de diminution des émissions de gaz à effet de serre liées à la mobilité et de diminuer sensiblement, sans l’éliminer, la pollution environnementale liée au dioxyde d’azote et aux particules fines, cette dernière étant peu affectée par le renouvellement du parc (2). Ce recul doit être compensé d’une part par une diminution nette des transports et d’autre part par un progrès des modes de transport urbain plus vertueux, pour les passagers comme pour le dernier kilomètre marchandises.
Le groupe municipal Montrouge écologique et solidaire, élu en 2020 sur une liste soutenue par EELV, a plaidé dès le premier conseil de la nouvelle mandature pour que la municipalité subventionne l’acquisition par les Montrougiennes et Montrougiens de vélos sans assistance électrique, comme elle avait décidé de le faire pour ceux à assistance électrique en complément de l’aide tout aussi pro-électrique de la Région. Cette proposition n’a pas été écoutée mais est de celles qu’il faut conserver à l’esprit à l’heure de concevoir ces mesures d’accompagnement des différentes étapes de la ZFE, dont nous souhaitons à ces conditions le déploiement.
Il faut qu’à toutes les échelles pertinentes, l’impact à la fois écologique (dans ses dimensions multiples) et social d’une telle restriction du droit à utiliser des véhicules soit pris en compte. L’acculturation et l’information sont à ce titre des aspects aussi importants que les dispositifs financiers d’accompagnement vers la sortie du mode de vie automobile.
Alors que la France ne respecte pas pour l’instant ses engagements en matière de réduction des gaz à effet de serre, et qu’une réduction mondiale de 70 à 80% d’ici la seconde moitié du siècle est nécessaire pour maintenir le réchauffement global par rapport à l’époque préindustrielle sous +1,5° degrés, les politiques doivent prendre en compte le cycle de vie des véhicules et décourager les achats de véhicules neufs, le maintien du parc automobile.
L’instauration d’une zone à trafic limité (3) en complément de la ZFE peut constituer, sur le territoire dense et restreint de Montrouge un facteur « d’attractivité » autrement plus puissant pour les commerces qu’une nouvelle série de bureaux vides. Nous encourageons la mairie à travailler à cet objectif.
(1) https://montrouge.eelv.fr/dire-au-revoir-a-la-ville-voiture/
(2) Dossier de consultation, page 145
(3) Nous recommandons à ce sujet https://transports-
territoires.eelv.fr/files/2020/04/Pourquoi-pr%C3%A9f%C3%A9rer-la-ZTL-%C3%A0-la-
ZFE.pdf
Europe Écologie Les Verts Montrouge
Pour référence, intervention de Cyril Pasteau en conseil municipal
Sur la ZFE, vous avez raison M. le maire d’inviter la population à profiter de cette opportunité de faire entendre son opinion sur la pollution de l’air, puisque c’est de ça dont il s’agit et des conséquences qu’on doit subir face à ces particules fines, avec des dizaines de milliers de morts.
Le problème, c’est que la ZFE, certes c’est une initiative qui dépasse la ville de Montrouge, mais c’est juste un outil parmi d’autres, qui doit s’inscrire dans un continuum de mesures auxquelles la mairie doit prendre sa part. Ça veut dire aussi intégrer la ZFE dans un ensemble de mesures destinées à promouvoir le vélo – je me félicite que le vélo ne soit pas complètement oublié à Montrouge, mais il y a beaucoup de travail – et les mobilités douces en général, et les transports en commun bien entendu.
Et il ne faut pas oublier que la ZFE c’est avant tout surtout le moyen de renouveler le parc ancien par le parc neuf, de changer les petites berlines économes mais polluantes d’hier pour des beaux 4×4 électriques. Donc il faut se méfier “c’est bon pour l’écologie, c’est bon pour la planète”. C’est effectivement une mesure intéressante, la ZFE, que nous appelons de nos vœux, nous souhaitons que nous puissions respirer un air plus pur grâce à ça, mais il ne faut pas s’en contenter, et il faut aller plus loin au sein de la municipalité, et nous en avons les moyens. Je suis déjà intervenu sur le sujet en proposant une zone à trafic limité, il y a plein d’outils.