Un Plan climat air énergie sans ambition
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Afin de participer au débat sur l’atténuation et l’adaptation au changement climatique dans notre territoire et d’éclairer les citoyens sur le PCAET, EELV Montrouge vous propose 8 questions/réponses.

1) Qu’est-ce que le PCAET de Vallée Sud- Grand Paris ?

Obligatoire pour toute intercommunalité de plus de 20 000 habitants, le PCAET décline et met en œuvre sur son territoire les objectifs internationaux, européens et nationaux en matière de qualité de l’air, d’énergie et de climat.

Le PCAET a vocation à définir des objectifs stratégiques et opérationnels pour atténuer le changement climatique, le combattre efficacement et s’y adapter. Il concerne plus précisément le domaine de la production d’énergie, la maîtrise de la consommation, la réduction des gaz à effet de serre tout en favorisant l’adaptation à court et long terme du territoire au changement climatique.

Montrouge fait partie de l’intercommunalité Vallée Sud, qui regroupe 11 communes (Antony, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry, Le Plessis-Robinson, Sceaux, Bagneux, Clamart, Fontenay-aux-Roses, Malakoff, Châtillon, Montrouge), soit environ 400 000 habitants. Vallée Sud est un établissement public territorial membre de la métropole Grand Paris.

2) Pourquoi le PCAET est important pour la transition écologique ?

Le PCAET se veut une « véritable feuille de route pour les 6 prochaines années » en guidant « tous les habitants et acteurs du territoire vers un avenir durable et soutenable ». Le PCAET a vocation à planifier et coordonner les actions locales en matière de transition écologique. Il joue un rôle d’impulsion et de mobilisation à l’échelle du territoire.

3) Est-ce que les actions prévues par le PCAET sont à la hauteur des enjeux ?

La Mission Régionale d’Autorité environnementale d’Ile de France a donné son avis sur le PCAET : si les objectifs affichés paraissent ambitieux, ils sont en deça des documents de planification de la métropole auquel appartient Vallée Sud, ainsi que du niveau national.

De plus, il n’y a pas de lien établi entre les impacts des actions entreprises et les objectifs globaux. Il manque également le chiffrage du coût des actions et la définition de la méthodologie employée.

La démarche principale du PCAET consiste à sensibiliser et à informer les habitants et les entreprises dans les différents domaines. Ce sont in fine les citoyens qui sont responsables de la plupart des actions à mettre en œuvre.

Or, l’expérience montre qu’un engagement public fort est nécessaire pour véritablement mobiliser les collectivités locales, les habitants et les entreprises.

Il n’y a pas d’engagement chiffré par commune pour la mise en œuvre des actions. La coordination entre les différentes collectivités de Vallée Sud est minimale, et il n’y a pas d’action partagée avec les intercommunalités des départements limitrophes, alors que la mutualisation d’infrastructures serait souvent pertinente.

Il manque une volonté politique forte de la part de Vallée Sud. En l’état, le plan d’action n’est pas en mesure d’atteindre les objectifs.

4) Le PCAET va-t-il dans le bon sens ?

Des points positifs sont à saluer : l’installation d’un démonstrateur écologique à Chatenay-Malabry et un écopôle dédié à l’économie circulaire et à la logistique urbaine basé à Bagneux.

5) Quelle est l’approche retenue en matière de consommation d’énergie ?

La rénovation énergétique des bâtiments est déterminante pour réduire la consommation d’énergie et l’émission de gaz à effet de serre. Le parc de logements du territoire est relativement ancien et peu performant énergétiquement, avec une majorité des logements construits avant la première réglementation thermique (1975).

Le PCAET affiche l’ambition de rénover 6 000 logements par an.

Les seules mesures opérationnelles mises en avant concernent la sensibilisation et les actions de promotion de la rénovation. Elles sont pourtant insuffisantes : la Coordination des associations du Territoire pour la Transition Energétique (CATTE) note ainsi l’absence de dispositif permettant de connaître les prix proposés sur le territoire de Vallée Sud par les professionnels de la rénovation.

L’atteinte de l’objectif implique pourtant un véritable accompagnement.

La création d’une société d’économie mixte prenant en charge le conseil aux copropriétés, la réalisation des chantiers et le suivi post-travaux est évoquée comme étant une simple possibilité devant faire l’objet d’étude supplémentaire.

Le PCAET ne s’inscrit pas dans une démarche pro-active vis-à-vis des copropriétés (recensement des logements les plus énergivores, puis prise de contact et proposition d’accompagnement).

Autre point à souligner, l’avance des financements n’est pas évoquée dans le PCAET, alors que les modalités de financement constituent un facteur-clé pour la décision de rénover, notamment pour convaincre les assemblées générales de copropriétaires de s’engager dans une démarche de rénovation.

Enfin, le document ne mentionne pas la rénovation globale, dont l’efficacité énergétique surclasse la rénovation dite par geste.

Est-ce qu’il y a suffisamment de professionnels de la rénovation formés et disponibles sur le territoire pour mettre en œuvre un programme massif de rénovation ?

Le PCAET est muet sur ce point alors que des actions de formation et d’accompagnement à destination des entreprises pourraient être déployées en lien avec le département et la région.

La rénovation des 11 000 passoires thermiques du territoire attendra …

6) Et en matière de production d’énergie renouvelable ?

La production d’énergies non polluantes et locales est déterminante pour la réduction de la pollution de l’air, la lutte contre le réchauffement climatique et la résilience du territoire.

Le PCAET n’a pas d’ambition forte en la matière : il évoque l’achèvement des projets en cours dont celui de Malakoff/Montrouge et le lancement d’études sur d’autres sites. On est loin d’une vision rationnelle et partagée du développement des énergies propres.

Il est nécessaire d’optimiser le déploiement des réseaux de chaleur avec l’objectif de couvrir au maximum les besoins des habitants par des énergies renouvelables, en particulier dans les zones densément peuplées.

La ressource géothermique n’est pas pensée d’un point de vue globale à l’échelle du territoire, et se cantonne à des projets soumis à la bonne volonté des municipalités. La mutualisation avec les départements limitrophes n’est pas évoqué.

Il est à souligner qu’il n’y a pas de projet prévu de récupération de chaleur fatale, via les data centers ou les sites industriels, ni de récupération de chaleur des réseaux d’assainissement. Le diagnostic faisait état d’un potentiel non négligeable de notre territoire concernant ces sources d’énergie.

Le développement de centrales solaires semble à peine ébauché à ce stade, et les modalités d’intervention mettent l’accent sur la sensibilisation et l’information, sans évoquer les investissements nécessaires des collectivités. Pourtant l’énergie solaire est l’une des ressources les plus abondantes du territoire, avec la géothermie.

7) Quelles actions sont envisagées en matière d’alimentation ?

Aucun des 10 projets phares ne concerne l’alimentation. Des actions sont néanmoins nécessaires en raison des émissions de gaz à effet de serre résultant de l’agriculture et plus particulièrement de l’élevage. La CATTE propose notamment d’agir sur la restauration collective du territoire en réduisant le gaspillage et en instaurant des options sans viande ni poisson.

8) Quelles autres thématiques sont concernées par le PCAET ?

Le PCAET traite de manière moins approfondie les thématiques des mobilités, et de l’urbanisme et de la nature en ville. Nous traiterons ces sujets lors d’avis sur le plan de mobilité de Montrouge d’une part et du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal d’autre part.

Pour prendre connaissance du PCAET de Vallée Sud Grand Paris, suivez le lien :

https://www.valleesud.fr/fr/PCAET