Le Schéma de Cohérence Territoriale (Scot) de la Métropole du Grand Paris doit permettre d’organiser le développement du territoire à horizon 15 à 20 ans. Nous notons ici notre contribution à l’enquête publique du Scot.
Dans une période marquée par des épisodes climatiques extrêmes, et par une montée des tensions sociales, l’élaboration du Scot de la Métropole du Grand paris apparaissait comme une avancée vers une métropole inclusive, soucieuse du bien être de ses habitants et de l’équilibre des écosystèmes. La Métropole du Grand Paris avait une occasion de contribuer à la planification territoriale de nos territoires et ce faisant de justifier sa propre création.
Si les orientations affichées par le Scot vont dans le bon sens, elles ne sauraient masquer les doutes sur la réalisation effective des principes affichées.
Tout d’abord, le manque de précision et d’ambition des préconisations du Scot ne permettra pas une transposition fidèle dans les plans locaux d’urbanisme intercommunaux. L’avis de l’autorité environnementale, figurant dans le dossier de l’enquête publique relative au Scot, est particulièrement éclairant :
“le projet comporte très peu d’objectifs chiffrés et territorialisés” et “nombre d’orientations, pour intéressantes qu’elles soient dans leur principe, ne sont ni assez précises, ni assez prescriptives, et laissent donc une marge d’interprétation et de déclinaison trop étendue”.
Ensuite, l’absence de données fiables et d’indicateurs fait obstacle au pilotage et l’atteinte des objectifs fixés. Ainsi, alors que les déséquilibres territoriaux entre les lieux concentrant les emplois et les lieux de vie structurent les problématiques liées aux déplacements, au logement et à la soutenabilité environnementale, le projet de Scot n’indique aucun chiffrage de la vacance immobilière des bureaux ou du secteur tertiaire. Ces données sont pourtant indispensables pour instaurer davantage de mixité logement-bureau dans chaque ville. Cette carence concerne également la surface d’énergie renouvelable pouvant être implantée dans la métropole.
Enfin, la vision même de l’avenir de la métropole pose question. La métropole doit être pensée pour ses habitants, à partir de solutions locales, mises en œuvre dans un cadre démocratique. Nous rejoignons la position du pôle écologiste de la région Ile-de-France au sujet du polycentrisme décrit par le Scot : il ne doit pas s’agir de mieux relier des pôles économiques mais de construire avec les habitants des projets de territoire vers des modes de vie plus sains et adaptés aux défis climatiques et sociaux.
En définitive, le projet présenté ne permettra pas de relever les défis de notre temps. Nous appelons à donner un contenu précis et opposable aux préconisations émises, à documenter les indicateurs pertinents pour la transition écologique et à prioriser les objectifs autour de celle-ci. Sans cela, le Scot créera probablement plus de déceptions que d’avancées.