La reprĂ©sentation numĂ©rique du territoire est un des fronts d’un conflit ancien sĂ©parant les projets d’appropriation citoyenne d’Internet de ceux visant Ă organiser l’information au profit d’intĂ©rĂȘts privĂ©s ou dâĂtats. En clair, notre relation au monde dĂ©pend de la carte que nous utilisons. Ăa tombe bien, nous avons le choix.
Par exemple, le site de la ville de Montrouge utilise Google Maps. Cet outil rend d’immenses services, notamment, aux commerçants locaux qui parviennent Ă en tirer profit. Il rĂ©colte cependant, Ă l’usage, des donnĂ©es personnelles qui Ă©chappent en dĂ©finitive Ă notre contrĂŽle comme Ă celui de son Ă©diteur amĂ©ricain (cf rĂ©vĂ©lations concernant la NSA et le GCHQ). En raison de son succĂšs, c’est aussi lĂ que les injustices algorithmiques ou les faux avis ont le plus d’impact. Voici au passage Ă quoi ressemble, fin octobre 2019 sur Google Maps, le parc Jean-Loup Metton inaugurĂ© trois mois plus tĂŽt:
Par contraste, la carte OpenStreetMap affiche bien les modifications les plus récentes.
Cerise sur le gĂąteau, cette carte ne vise pas Ă situer un consommateur sur un graphe de consommation, mais Ă permettre Ă un utilisateur de se situer dans le territoire. OpenStreetMap est un projet collaboratif gĂ©rĂ© par l’intermĂ©diaire d’une association citoyenne, active dans notre ville. GrĂące aux observations de ces Montrougiens qui ont parcouru en long et en large la ville, la carte du site OpenStreetMap Montrouge comporte des jeux de donnĂ©es recensant de nombreux Ă©quipements, des toilettes publiques jusqu’aux hamacs en accĂšs libre, en passant par les pistes cyclables. Leur rĂ©munĂ©ration pour ce travail d’utilitĂ© publique: notre apprĂ©ciation.
Parcourir cette carte, c’est dĂ©couvrir un peu mieux Montrouge et, aussi, se surprendre Ă rĂȘver… d’un peu (beaucoup, passionnĂ©ment) plus d’arbres, d’espaces verts dĂ©senclavĂ©s, de stationnements vĂ©los sĂ©curisĂ©s, de crĂšches…