Il faut écouter les habitants
L’aménagement d’une ville doit répondre en priorité aux besoins de ses habitants. Il semble que pour la majorité municipale en place depuis 20 ans, les habitants de Montrouge aient un besoin insatiable de bureaux et non de logements et d’espaces verts.
D’après les chiffres de la préfecture des Hauts-de Seine, Montrouge compte 3 bureaux pour un logement, un ratio très éloigne du ratio d’équilibre fixé par la région d’Ile de France à 1 bureau pour 3 logements. Il s’agit d’un déséquilibre majeur à l’échelle de notre ville, où les difficultés pour se loger sont de plus en plus importantes.
Cette orientation pro-bureau apparaît clairement dans le Plan local d’urbanisme, révisé en 2022, qui prévoit dans la majeure partie de la ville deux règles contraignantes :
– l’interdiction du changement de destination des bâtiments pour du logement,
-Montrouge n’autorise les nouvelles constructions en cas de démolition qu’à la condition qu’au moins 75% de la surface soit reconstruite à destination de bureaux, artisanat, commerce, industrie ou entrepôt.
Pourtant, le marché immobilier des bureaux est fortement orienté à la baisse. Une partie croissante des bureaux est vacante et ne correspond plus aux besoins des entreprises. Ces espaces pourraient être reconvertis en logement et en espace vert. Les dogmes en matière d’urbanisme de la majorité municipale ne sont pas adaptés aux possibilités offertes par notre ville.
Dès lors que la part grandissante des bureaux n’est pas remise en cause, les opérations d’aménagement consistent à préempter ou exproprier des maisons ou des petits immeubles et leurs espaces verts pour construire des immeubles hauts et des tours pour le plus grand bénéfice des promoteurs immobiliers. Le maire appelle cette politique la « densité heureuse ».
Ce qui serait heureux, ce serait de conserver une diversité d’habitats, accessibles aux habitants face à la crise du logement, de préserver les lieux propices à la biodiversité et à la fraîcheur face au dérèglement climatique. Les petites habitations de Montrouge sont notre patrimoine, qui donne un air de village à notre commune limitrophe de Paris.
Il faut renouveler la ville, la reconstruire sur elle-même. On ne peut pas s’interdire de toucher à la part prédominante du foncier à Montrouge.
Il est essentiel que les opérations d’aménagement de la ville soient décidées en accord avec les habitants de Montrouge et non derrière les murs de l’hôtel de ville. Quoi construire ? Où ? Pour qui ? Ce sont des questions dont les réponses ne peuvent pas être élaborées sans les citoyennes et citoyens.